Seigneur du Pradel
Bien qu’orphelin de père à l’âge de 7 ans, Olivier de Serres étudiera, le grec et le latin, il voyagera en France, en Italie, en Allemagne et Suisse … Il n’a que 19 ans, quand il acquiert les Moulins du Pradel et devient rapidement le seigneur du domaine. C’est à cet âge-là aussi qu’il épouse Marguerite d’Arcons avec qui il aura 7 enfants.
Instruit, ouvert aux innovations agricoles et aux expérimentations agronomiques, il est un protestant actif. Partisan de la Réforme lancée par Calvin, à 22 ans il n’hésite pas à aller à Genève pour trouver un pasteur pour l’église réformée de Berg. Une douzaine d’années plus tard (2 mars 1573), il participe à la prise de Villeneuve-de-Berg aux côtés d’autres notables protestants…Durant cette période troublée, le Pradel n’est pas un lieu très sûr et la famille d’Olivier de Serres se réfugie dans le village fortifié de Mirabel adossé au plateau basaltique du Coiron.
Enfin, en 1578, Olivier de Serres et les siens s’installent définitivement au Pradel. Il y séjournera jusqu’à sa mort.
Il a écrit un ouvrage de référence, publiée en 1600 : Théâtre d’agriculture et mesnage* des champs faisant entrer dans le vocabulaire français les mots : olivette, petit pois, œillet de poète, palissade…
*Le mot mesnage est alors employé dans le sens d’économie. En français moderne ce mot évoluera en ménagère, personne en charge de l’économie domestique pour, en anglais devenir manager, personne à la tête d’une entreprise.
+ d’info sur : www.olivier-de-serres.org
Olivier de Serres est reconnu comme le premier agronome français, alors que la science agronomique ne s’est affirmée que vers 1850.
C’est parce que sa vie, comme son œuvre, le « Théâtre d’agriculture et mesnage des champs », porte la marque de l’humaniste pragmatique qu’il était. Ses préceptes sont toujours d’une actualité étonnante : bien connaître son terroir pour adapter les cultures au milieu, diversifier ses productions pour profiter des services écosystémiques, apporter tous les soins nécessaires à une bonne production en quantité et en qualité, gérer l’exploitation agricole en bon père de famille, et commercer sa production pour assurer un revenu durable. Et cela toujours dans une démarche d’innovateur, expérimentant de nouvelles techniques pour vérifier leur intérêt en conditions réelles.
« Science, expérience, diligence », telle était son exigence. Telle devra être l’exigence de l’agriculture du 21ème siècle !